MAIS QUI EST-CE ?
( si tu trouves l'identité du monsieur, tu gagnes une sucette, cher enfant ! )
Parce que la vie, c'est comme un lynx qui mange un tamanoir à la vanille.
Mon tapis de bain molletonné, mon petit gin au nectar de banane-limonade, je n'ai qu'un mot à dire, et ce sera Jean-Bubu. C'est tellement plus facile de tout résumer avec de l'absurde, parce que je sais pertinemment que tu comprendras chacun de mes lamentables clins d'oeil et que tu riras quand même, parce que tu es une fille qui rit aux blagues Carambar. Je mets ça à l'imparfait et on se croirait à un enterrement. Youhou. Pardon, je continue.
Je t'enterre pas, mais tu vas juste vivre à une journée de train de notre Lyon d'amour et de tolérance, cf "Sales putes, j'vais vous mettre dans une cave", par exemple. Je m'égare.
Dans ce monde très narrow-minded de kikoolol und lolilol minables, tu es un soutien inestimable. En langage parlé de moi, un "putain de soutien, Zouille". Et je suis désolée. Désolée d'avoir été une piètre amie, de l'être toujours malgré tout (ton amie) et de ne pas t'avoir retenue et engueulée. Genre : "Reste à Lyon pour qu'on s'éclate, Crapouille."Mais on se croyait fières et matures en parlant de partir loin pour vivre notre rêve. Mais là, puisqu'on est revenues à l'état de petites filles de huit ans maximum, permets-moi de te dire que je t'en veux de partir, que t'es la plus méchante du monde et que je t'adore. Je t'adore, aussi fort qu'on peut t'adorer parce que tu es une Zouille formidable. Que t'as le coeur sur la main, que t'es "rigolotte" ... C'était plus fort que moi, pardon, hahahaha.
Je ne suis pas assez grande du haut de mon 1m54 et de ma majorité toute neuve pour te dire que c'est un incroyable voyage initiatique que tu vas faire. T'sais, comme Candide ou l'Odyssée et je te vois vomir devant ton écran, huhu. On va remplacer tout ça par une über-aventure de Pokémon, et quand tu reviendras, pour le week-end de ton anniversaire d'Halloween, tu auras amassé plein de données dans ton Pokédex pour qu'on rivalise.
Et puis merde, c'est pas juste ! On a encore tant de choses à se raconter autour d'un Starbucks citron-hibiscus en été, d'un chocolat viennois Signature caramel avec la rousse Peyreffitée, tant de choses à s'échanger ! T'as même pas fini de me montrer ta quarantaine de vidéos d'Izia et on s'est arrêtées à la partie 10 des Road of Nameless Liberty ! T'as pas le droit. Je suis encore incapable de te dire que tu vas te faire des amis géniaux à Pau, parce que je suis mortellement jalouse de ces amies qui vont partager ton quotidien, et que moi, ta meilleure amie, bordel de chier, je n'en ferais plus autant partie. Paradoxalement, je veux pas que tu sois seule (j'ai un peu grandi).
Mais tu sais, j'ai peur que la distance effrite notre amitié parfois chaotique (par ma faute) et remplie de Pim's framboise, de Malteser's-Pringles, de dépenses inconsidérées à Monoprix parce que le jeudi c'est pourri, nos bavardages insouciants de futures grand-mères et nos conversations sérieuses. Je ne veux pas que tout ça parte en morceaux. Tout ça peut pas se réduire à un simple "salutçavaouiouiettoiouaisgravecoollol" des plus nuls. Je ne veux pas qu'on se borne à se souvenir !
Alors quand tu reviendras, à chaque fois, il faudra engranger des milliers de mots et de Haribo plein la panse, pour compenser la distance. Et rien que pour ça, je voudrais faire le concert d'Izia à l'Olympia. (haaa, l'Olympia...)
Plus tard, aussi, on sera les inséparables commères impossible à éjecter du plan de vie de l'autre, même avec quatre ou cinq poulpes chacune pour nous donner du boulot. Et puis à chaque fois que je regarderai mon tatouage, je penserai à Lucie et à toi. ( Et à GazettE. Chut. )
Et... Et... Et maintenant, je rirai avec un pincement au coeur quand je regarderais la vidéo de la soirée CM1, quand je repenserais à tous ces pétages de durites en arts pla', à Bethany la guêpe-frelon au cul poqué que tu n'as pas voulu voir mourir quand on l'a assassinée avec Lucie, à tes désastreuses 24 heures mit M. Ch'te Zieute, à nos dessins dégueus sur les jumeaux parasites (entre autres), à ces photoshoots de la mort où on gueulait parce que Lucie est photogénique, à la gym avec M. Pigeon où la rousse tentait de nous apprendre les bases d'un ATR, à tes abréviations incompréhensibles en philo ( " Et là zoup, c'est la pensée qui s'envole ! - Ah, euh, d'accord... " ), à ces fics que je t'ai envoyées en tremblant parce que j'avais peur de ton avis, à l'OGRE qui ne mourra jamais, à tous ces artistes qu'on a critiqués à tort et à travers, à Boltanski-qu'à-tout-fait, aux oeufs-jambon, à Dalì, à Magritte, à l'absurde, à Albert le carnet rouge que j'ai retrouvé hier, à tous les objets qui ont reçu un nom, à nos TPE foireux, à notre trio de choc et nos repas de midi où on ne se gênait pas, à six ou à sept, à critiquer tout ce qui passait, les ignobles surnoms qu'on leur a trouvé, à ces pourris du lycée, à Renge et aux princes solitaires, à Jean-Bubu, à nos exposés en litté, à Marie-Aude Murail, à... A tout. Mais ce n'est pas fini.
Alors bonne continuation, ma poulette et à la revoyure, bordel !
Oh, oh, vilain mot...