samedi 18 décembre 2010

One part of a chain



- Qui suis-je ? Qui suis-je censée incarner ? Que voyez-vous lorsque vous contemplez mon visage ? Mon visage ? … Il y a si longtemps que je ne l'ai pas vu. Non, ce n'est pas triste. Je ne m'y intéresse pas. Le piège c'est de se trouver une personnalité en se regardant. Se dire : « Tiens, j'ai de grands yeux, peut-être suis-je curieux. » Comment ? Non. Ce n'est pas une description de mes yeux, je vous l'assure. Aucun intérêt. La forme masculine ? Je l'ai choisi au hasard. Ce n'était pas masculin, c'était neutre, comme dans la langue allemande. Passons. Non. Non, je vous dis. Mon origine n'a aucune espèce d'importance, puisque je suis ici pour jouer. Il ne faut ni avoir d'origine, ni de personnalité, ni de visage. Et vice-versa jusqu'au dernier. Mon corps ? Oui, j'en ai un. Ah, c'était censé être drôle. Je n'ai pas le sens de l'humour ? Mais donnez-moi une pièce comique à apprendre et je vous ferai rire. Comment ? Un trait de ma personnalité ? Studieux ? Mais non, je me tue à vous le répéter. Jouer est ce que je fais, acteur est ce que je suis. Je bois les scripts comme on boit de l'eau; c'est un besoin vital. Vous comprenez, maintenant ? Quoi ? Je suis censé me connaître pour jouer ? Mais d'où sortez-vous donc ? Un fort tempérament, jouer un premier rôle ? Pas de ça chez nous ! Un acteur, un vrai, c'est celui qui est invisible en ville et qui s'illumine sur scène ! Comme un sapin de Noël ? Merci beaucoup pour la comparaison. Où en étais-je...? Je vous demande pardon ? Ah, oui, ces défauts-là, je les reconnais. Vaniteux, et qui aime s'écouter parler, je peux me reconnaître dedans, en effet. Vous avez l'air triomphant... Je dis que je me reconnais, mais je vois aussi les autres acteurs. Nous sommes tous sans substances, avant de nous nourrir de notre rôle. C'est comme cela, c'est bien assez, cela nous suffit. Nous l'avons choisi. Tenez, vous tentez de me connaître mais vous allez rapidement abandonner, car on se détourne vite de ceux qui ont laissé leur substance derrière eux. Je me suis défait de tout ce qui était moi pour être acteur. Ce n'est pas inné, ce détachement. Il faut avoir un plus pour faire ce que je fais, jouer, et ce plus se trouve dans le négatif. Je m'enlève des choses. Par exemple, j'ai mis longtemps à ne plus connaître mes mains. Vous pensez que cela est trop difficile ? Nous observons beaucoup trop nos mains, notre peau d'orange vers le bout des doigts, les cuticules, les petites blessures involontaires qui restent et s'installent, le tracé des veines sur le dos de nos mains. Nous les observons trop, si bien que nous perdons peu à peu l'essence même de nos mains. Mais, paradoxalement, j'observe si peu mes pieds que je ne saurais vous dire s'ils sont longs, ou plats, ou sains, ou si j'ai des mycoses. On apprend lentement à ne plus rien ressentir de son corps. Pourquoi vous énervez-vous ? Cela vous paraît contre-nature ? Vous n'êtes pas acteur, que pouvez-vous voir ou juger de moi ? Je sens mon corps seulement quand il n'est pas mien, voilà tout. Je l'habite quand je joue un rôle. Vous trouvez cela absurde, mais sachez que votre avis, l'avis des gens comme vous m'importe peu. Je ne veux que vos yeux et votre attention, le reste on le jette aux ordures, au feu, aux orties ! Quoi . J'ai donc l'air heureux ? Ah, je n'ai pas le temps d'approfondir la question, mais ne vous imaginez pas avoir percé ma carapace de néant. Je dois mettre mon costume. Comment ? Qui suis-je ? Ce soir je suis Ophélie.

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Pour Yaki, ma mère, ma soeur. Il y a longtemps, une longue conversation sur le théâtre. J'ai hâte de te voir.

jeudi 16 décembre 2010

Without you I'm nothing

Là, ça commence par la peine. Tu es enroulée dans ta couette, devant le radiateur soufflant, parce que tu ne manges plus assez pour produire de la chaleur. Tu vois le bordel sur ton bureau, sous ton bureau, sur ton lit, sur ton pouf, partout. Tu te sens mal, tu étouffes. Tu manques de vomir à la vue d'une tasse de thé laissée là depuis une semaine, surtout quand tu t'aperçois que la surface est recouverte de moisi. Voilà. Le lieu où tu dors est à ton image. Parfait, parfait.
Tu as un étrange mal de ventre, comme si les parois de ton estomac fondaient sous l'acide. Tu as mal, vraiment mal. Tu te prends une bonne déprime dans la tête, dans le silence parce que surtout, surtout, aucune chanson ne t'appelle. Il n'y a rien d'assez fort pour calmer la douleur. Tu regardes le réveil, tu ne veux parler à personne, tu as peur de dormir parce que le cauchemar de la veille te reste encore sur le cœur. Ton réveil sonne dans trois heures exactement. Tu soupires.
Le mal-être. Tu voudrais ne jamais rentrer chez toi, ne jamais remettre les pieds dans cette chambre repeinte par leurs soins. Tu as flanqué les cadres par terre mais la douleur ne s'est pas affaiblie, au contraire. Tu es en colère contre le silence. Tu voudrais bien rester dans la bulle que t'offre l'école, là où est ton autre vie. Tu tentes de repenser à la Fête des Lumières, qui a été si bénéfique, pour toi. De pouvoir rire de tout (surtout de tout) avec des gens qui sont drôles et qui ne se prennent pas la tête. C'était magnifique, mais ça ne suffit pas pour t'apaiser.
Ta peine se nourrit d'elle-même. Alors tu relis des manga, un peu au hasard. Tu écris tes brèves, deux, trois, avant de refermer ton ordinateur d'un claquement sec.


Mais là, ça va mieux.

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(Interdiction de prendre la photo, j'dis ça comme ça, mais c'est mon boulot et en plus des gens de ma classe.)

dimanche 14 novembre 2010

"Qu'y-a-t-il derrière ton dos ?" (Je suis sûre que tu regardes, là)

J'aime bien son sourire. Il me calme. On voit qu'il est plutôt heureux ; ses yeux ne sont pas tombants. Il est un peu gêné, il a accroché ses mains derrière son dos, comme un enfant qui n'aime pas qu'on parle de lui. Mais il sourit. Je l'aime. Puis Uruha c'est bien pour commencer un article.
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Dialogue avec Morgane 1, Morgane 2 et Itunes.

Où est-ce que je vais dormir en ce week-end de janvier ? Face de rat, vieille cinglée, Salope de dégénérée. - Je déteste la surdouée, je préfère la concierge. Fils de pute, fils de pute, Enfoiré, connard, taré. - Si je souris, ma peau craque, c'est dégoûtant. Grosse pouffiasse, Sale connasse, Va te faire enfiler. - Je me demande à quoi ressemble Selia, tout nu. Et d'ailleurs, on met un -e à tout nu ou pas ? Saloperie de gros boudin, - Deux jours seulement, bon. Vieille moche tu pues le chien. - Pourquoi c'est si difficile pour moi de faire un seul croquis ? CHANGE DE MUSIQUE MORGANE ! - Oh, ta gueule... Subete ni owari ga aru to suru nara (Même si on sait que tout a une fin) - Je voudrais dormir correctement, tu me fatigues trop, sérieux, toujours tu pars dans tes délires le soir, et comme je suis toi, je peux pas dormir. Futari wa kitto eien de (Nous espérons tous deux être éternels) - Il faut que je m'achète des bonbons. J'ai envie de bonbons. Ou des biscuits apéritifs. Tashika na mono nadonai to iu nara (Même si on dit que rien n'est sûr) - Hé, mes mollets sont musclés ! Puté, j'savais même pas que ça pouvait se muscler, un mollet. Futari no asu wo chikaeru yo (Nous, nous pouvons promettre notre futur) - C'est parce qu'il est japonais que Ruki aime tant les femmes attachées ? . . . - Dire que j'aurais pu balancer une vieille sous les roues du bus pour la journée de la gentillesse... . . . - J'arrive plus à écouter aucune des chansons qui sont en rapport avec toi. Je ne savais pas que la guérison était si lente, que les nuits étaient si longues. Je... Non.

Interlude.
Grande inspiration, je rouvre Itunes. - Cherche ! - Voilà. OH PLEAAASE FREEZE MY MALICE YEAAAH. - Tu te sens mieux, là ? OH PLEAAAAAASE RAPE ME IN THAT COLD EYE AND KINDESS. - Evidemment.

Fin de l'interlude.
Expiration. Ce qui est bien, quand on est une fanatique à la limite de la folie, c'est qu'à peu près n'importe quelle chanson un peu violente DU groupe parvient à évacuer la colère, la honte, la haine, le trop-plein de tout.
Moi j'aime bien être une fanatique ♥.
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Music : Enfant de putain - Sexy Sushi / RED - The GazettE / HOLE - The GazettE.

dimanche 7 novembre 2010

Treize marches moins une.

Article tout en images, avec une petite légende pour indiquer l'évènement. Histoire de. J'ai trouvé ça marrant, mais je te fist, lecteur.

Mon école, la classe hein ?
Je suis accro au café et à mon thermos Ikéa.

Extrait de carnet.
La même.

Allez, encore une.

Je suis célibataire et j'ai un peu envie de mourir, ces jours-ci.
Parce qu'on nous parle de Duchamp TOUT LE TEMPS.

Ma passion pour les Kinder Bueno craint, j'ai toujours peur que Jo-Wilfried Tsonga me fende le crâne avec sa raquette et me le pique.


Les deux pages à agrandir en cliquant dessus et à lire ensemble. Je lis ça en ce moment, c'est glauque, malicieux et reposant.

Kuroshitsuji, parce que Ciel le vaut bien.


Kazehaya, l'homme de ma vie.
Ma précieuse Zouille.

Incapable d'écouter autre chose que Gazette et Shaka Ponk.

Charlotte Lebon.

Le Dim Scene avec Neki et le Mal.

Et l'intégrale qu'on s'est fait en une nuit (bouh, je suis faible).
ANDREEEEEE ET OSCAAAAAR ç___ç !

Je dors grâce à ça.
C'est évolutif, j'en rajouterai selon mon humeur, mais là je suis juste terriblement fatiguée et en colère. A la revoyure, baby.


mardi 12 octobre 2010

Don't show that face.


Pour moi, me maquiller n'est pas anodin. C'est un rituel qui me permet, chaque matin, de m'accepter. Je me compose un visage, le visage de Morgane, de celle qui n'était rien, au réveil, parce qu'elle ne voulait rien être, qui ne voulait rien, et surtout pas se lever. Je m'habille sans vraiment me regarder, ce serait faire face à la moi qui n'est pas maquillée et qui me révulse par ses graisses et ses maigreurs aux mauvais endroits. Le maquillage me permet de tenir. C'est un processus qui, grâce à la poudre de ma mère, me fait oublier mes cauchemars. Efface lentement les cernes violettes, profondes. Il paraît que les femmes qui ont des origines du Sud ont facilement des cernes, ce qui m'emmerde profondément. Je n'ai pas besoin de ça pour avoir l'air d'une clocharde, note. J'applique ensuite soigneusement du blanc sur mes paupières, pour les faire ressortir, estompe un peu. Efface, efface. C'est l'étape du crayon qui est importante. La plus importante. Avec quelques gestes, cette puissance un peu ridicule et enivrante, de se dire que tous les petits défauts d'un visage partent grâce à ça. Je ne vois plus mon nez, je ne vois pas les veines qui ont éclatées dans mes yeux, je ne vois plus les heures passées à pleurer qui ont alourdi et fait gonfler mes paupières. Et là, il y a une métamorphose que je remarque, comme chaque matin.
Je me regarde. Je regarde l'autre qui n'est rien et qui se contente de jouer le rôle de Morgane aujourd'hui encore. Mes yeux me donnent un air de colère permanente, mais passons, ça n'est pas bien grave. Et c'est à ce moment-là que la magie opère. Que la colère que ressent l'autre qui n'est rien s'estompe. Elle accepte de laisser la place à Morgane. Un petit sourire, et plus rien. Mes lèvres sont gercées, et ça, je ne peux pas l'accepter. Je les laisse de côté pour l'instant, attrape mon mascara. « Tu as de longs cils. » Ne sois pas jalouse, puisqu'à cause d'eux, mes cernes se voient encore plus. Toi, tu as les yeux bleus et je te les jalouse. C'est comme ça. Et, en enduisant soigneusement chaque cil de mascara, j'oublie qu'on a rompu. Que je suis malheureuse. Que je me sens seule. Que j'ai passé la nuit à pleurer en écoutant REGRET ci-dessous et les autres terribles de Gazette. Mes yeux sont un peu plus vivants. Je retrouve ce visage, celui de Morgane. Et je souris, parce que Morgane doit sourire. Morgane doit dire en souriant qu'elle a passé un bon week-end. Qui voudrait de l'autre qui n'est rien, de toute façon ? La petite qui peste contre son visage, sa taille, ses goûts, sa colère, son amour, sa tendresse, ses qualités, sa valeur. Moi je ne la veux pas. Je m'en dispense pour la journée. C'est bien pour ça que je trouve le maquillage formidable, je peux m'enfuir, la fuir. Même si, en rentrant, en enlevant les poudres, le crayon, les couches de mascara, je la retrouve et dois l'affronter. Sinon, elle se manifeste trop brutalement, réclame des choses que je ne veux pas et qui me font souffrir.
La solution serait peut-être de réconcilier l'autre qui n'est rien, Morgane et moi. Mais je suis sans armes, et je ne peux pas les détruire, parce qu'elles sont moi, et que, même si je ne suis pas entière aujourd'hui, elles m'aideront à l'être demain. Peut-être. Je voulais devenir entière en me tatouant, en répétant un ancestral passage à l'âge adulte, à avoir mal pour devenir responsable. Ça m'a réduite en miettes plus qu'autre chose. Ce n'est pas un acte comme celui-ci qui règle les choses, et j'en fais les frais. Il m'aide, cela dit. Il m'aide bien plus que je ne l'aurais cru, l'ancienne cicatrice est devenue papillon. Elle fait partie de moi et moi, je vais pouvoir vivre et laisser s'envoler les mauvaises choses. Et quand je serais entière, réelle, alors je serais devenue indépendante de ce rituel, de toi, de ma colère. Et à ce moment-là, peut-être, je reviendrais vers toi. Ça n'avait aucun sens de t'offrir mon corps et mon cœur si je t'offrais des parties viciées et morcelées. Ça n'avait aucun sens de t'offrir autant d'amour et autant de colère à la fois. J'en suis désolée. Je réalise lentement que toutes les choses que je n'ai jamais sues te pardonner et qui m'ont faites souffrir n'étaient que des broutilles, comparées à la douleur qui me ronge maintenant. Je deviendrai adulte quand elle sera enfin apaisée. J'ai hâte.

Et maintenant, regardez ça. C'est ma seule requête.

http://www.youtube.com/watch?v=CkLOg5IPVoY

REGRET - The GazettE.

jeudi 7 octobre 2010

I'll take everything you got, 'cos you're always in my sight.

J'ai eu un cadeau d'anniversaire de la part de NakaAyu. J'étais tellement émue que j'ai pleuré. C'est pas tous les jours qu'on voit une fille aussi douée, et gentille,et modeste. Pour tout dire, ce dessin, c'était un espèce de caprice pour "rire", mais je l'ai eu. Je suis heureuse. Thank you.

C'est pas superbe, franchement ? Fin, délicat, à la limite de la sensualité. Et il y a tout ce que j'aime.


Sinon, j'ai un peu la flemme de raconter ma rentrée, mes nouveaux poteaux, mon tatouage... Ce que je peux dire, c'est que l'école des Beaux-Arts c'est génial, que je suis une des seuls qui sont de Lyon même. Que beaucoup viennent de prépa à Paris, et que je me sens comme une petite enfant à qui on doit tout réapprendre. Mes profs sont géniaux, avec des parcours monstrueux. Je me sens à ma place, enfin heureuse dans un milieu scolaire. Bon, j'ai quelques petits problèmes en cours de Volume/Installation, mais je me dis qu'à force de m'entraîner, j'arriverai un jour à comprendre. Même mes cours de méthodologie sont intéressants. J'ai aussi des cours d'esthétique, d'histoire de l'art... Et tout me plaît, étrangement. Et ce qui est drôle, c'est cette atmosphère bon enfant, où tout le monde va parler avec tout le monde, même si on se connaît pas. Je trouve ça tellement éloigné de ce que j'ai - on a - vécu au lycée que ça me semble bizarre, surprenant. C'est un autre monde.

Pour mon tatouage, je réponds aux questions habituelles : Oui, ça fait mal. Et même si j'avais un soutien incroyable venant de neki-choute, j'ai bien failli gémir de douleur. Mais comme je suis une fille, et qu'une fille c'est née pour souffrir, j'ai tenu. En même temps, je me suis choisie un des endroits les plus douloureux pour se faire tatouer, donc j'assume. Maintenant, il est presque tout beau, à moi. Et ça peut vous paraître con, mais moi j'avais besoin de ça pour réaliser ma majorité. Pour passer à autre chose. A une autre étape de ma vie. Maintenant je suis majeure, pas vaccinée, mais je suis tatouée et je vais devenir adulte.

J'essaierai de faire un compte-rendu un peu plus détaillé sur tout ça, mais c'est comme vous voulez, hein...
Pour finir, petite note pour neki, par rapport à... Cette conversation d'aujourd'hui.



mardi 28 septembre 2010

Lettre à Zouille.

MAIS QUI EST-CE ?
( si tu trouves l'identité du monsieur, tu gagnes une sucette, cher enfant ! )

Parce que la vie, c'est comme un lynx qui mange un tamanoir à la vanille.

Mon tapis de bain molletonné, mon petit gin au nectar de banane-limonade, je n'ai qu'un mot à dire, et ce sera Jean-Bubu. C'est tellement plus facile de tout résumer avec de l'absurde, parce que je sais pertinemment que tu comprendras chacun de mes lamentables clins d'oeil et que tu riras quand même, parce que tu es une fille qui rit aux blagues Carambar. Je mets ça à l'imparfait et on se croirait à un enterrement. Youhou. Pardon, je continue.
Je t'enterre pas, mais tu vas juste vivre à une journée de train de notre Lyon d'amour et de tolérance, cf "Sales putes, j'vais vous mettre dans une cave", par exemple. Je m'égare.
Dans ce monde très narrow-minded de kikoolol und lolilol minables, tu es un soutien inestimable. En langage parlé de moi, un "putain de soutien, Zouille". Et je suis désolée. Désolée d'avoir été une piètre amie, de l'être toujours malgré tout (ton amie) et de ne pas t'avoir retenue et engueulée. Genre : "Reste à Lyon pour qu'on s'éclate, Crapouille."Mais on se croyait fières et matures en parlant de partir loin pour vivre notre rêve. Mais là, puisqu'on est revenues à l'état de petites filles de huit ans maximum, permets-moi de te dire que je t'en veux de partir, que t'es la plus méchante du monde et que je t'adore. Je t'adore, aussi fort qu'on peut t'adorer parce que tu es une Zouille formidable. Que t'as le coeur sur la main, que t'es "rigolotte" ... C'était plus fort que moi, pardon, hahahaha.
Je ne suis pas assez grande du haut de mon 1m54 et de ma majorité toute neuve pour te dire que c'est un incroyable voyage initiatique que tu vas faire. T'sais, comme Candide ou l'Odyssée et je te vois vomir devant ton écran, huhu. On va remplacer tout ça par une über-aventure de Pokémon, et quand tu reviendras, pour le week-end de ton anniversaire d'Halloween, tu auras amassé plein de données dans ton Pokédex pour qu'on rivalise.
Et puis merde, c'est pas juste ! On a encore tant de choses à se raconter autour d'un Starbucks citron-hibiscus en été, d'un chocolat viennois Signature caramel avec la rousse Peyreffitée, tant de choses à s'échanger ! T'as même pas fini de me montrer ta quarantaine de vidéos d'Izia et on s'est arrêtées à la partie 10 des Road of Nameless Liberty ! T'as pas le droit. Je suis encore incapable de te dire que tu vas te faire des amis géniaux à Pau, parce que je suis mortellement jalouse de ces amies qui vont partager ton quotidien, et que moi, ta meilleure amie, bordel de chier, je n'en ferais plus autant partie. Paradoxalement, je veux pas que tu sois seule (j'ai un peu grandi).
Mais tu sais, j'ai peur que la distance effrite notre amitié parfois chaotique (par ma faute) et remplie de Pim's framboise, de Malteser's-Pringles, de dépenses inconsidérées à Monoprix parce que le jeudi c'est pourri, nos bavardages insouciants de futures grand-mères et nos conversations sérieuses. Je ne veux pas que tout ça parte en morceaux. Tout ça peut pas se réduire à un simple "salutçavaouiouiettoiouaisgravecoollol" des plus nuls. Je ne veux pas qu'on se borne à se souvenir !
Alors quand tu reviendras, à chaque fois, il faudra engranger des milliers de mots et de Haribo plein la panse, pour compenser la distance. Et rien que pour ça, je voudrais faire le concert d'Izia à l'Olympia. (haaa, l'Olympia...)
Plus tard, aussi, on sera les inséparables commères impossible à éjecter du plan de vie de l'autre, même avec quatre ou cinq poulpes chacune pour nous donner du boulot. Et puis à chaque fois que je regarderai mon tatouage, je penserai à Lucie et à toi. ( Et à GazettE. Chut. )
Et... Et... Et maintenant, je rirai avec un pincement au coeur quand je regarderais la vidéo de la soirée CM1, quand je repenserais à tous ces pétages de durites en arts pla', à Bethany la guêpe-frelon au cul poqué que tu n'as pas voulu voir mourir quand on l'a assassinée avec Lucie, à tes désastreuses 24 heures mit M. Ch'te Zieute, à nos dessins dégueus sur les jumeaux parasites (entre autres), à ces photoshoots de la mort où on gueulait parce que Lucie est photogénique, à la gym avec M. Pigeon où la rousse tentait de nous apprendre les bases d'un ATR, à tes abréviations incompréhensibles en philo ( " Et là zoup, c'est la pensée qui s'envole ! - Ah, euh, d'accord... " ), à ces fics que je t'ai envoyées en tremblant parce que j'avais peur de ton avis, à l'OGRE qui ne mourra jamais, à tous ces artistes qu'on a critiqués à tort et à travers, à Boltanski-qu'à-tout-fait, aux oeufs-jambon, à Dalì, à Magritte, à l'absurde, à Albert le carnet rouge que j'ai retrouvé hier, à tous les objets qui ont reçu un nom, à nos TPE foireux, à notre trio de choc et nos repas de midi où on ne se gênait pas, à six ou à sept, à critiquer tout ce qui passait, les ignobles surnoms qu'on leur a trouvé, à ces pourris du lycée, à Renge et aux princes solitaires, à Jean-Bubu, à nos exposés en litté, à Marie-Aude Murail, à... A tout. Mais ce n'est pas fini.
Alors bonne continuation, ma poulette et à la revoyure, bordel !

Oh, oh, vilain mot...

lundi 20 septembre 2010

Je me réincarnerais bien en tomate voyageuse.


Mettons cela sous forme de dialogue. Comme ça, par souci de sécurité, je ne mets aucun des vrais noms. La scène se passe donc dans l'école de mes parents, où je fais l'étude du soir.


" Non mais venez pas tous au bureau en même temps ! J'en veux que deux, un de chaque côté, vous mettez votre cahier sur le bureau et vous me lisez Zéphyrin l'Ogrillon, d'accord...?

- Eh ben tu saiiiis, moi je lis pas très très bien alors je prends des couurs avec une maaadaaaame.

- Mais, euh, c'est super, tu lis bien !

- Meeeerciiiiiiii."


" Madaaaaaame ! Zéphyr m'a traité de grosse tête grillée !

- Comment ça ?

- Ben y m'a dit grosse tête grillée parce que j'allais à la crèche quand j'étais petit...

- Hé dis donc, Zéphyr, tu veux aller à la crèche et voir le maître ? ( mon papa )."


Sinon, il y en a des choupis qui me disent que je suis " trrrrooop joliiiie", d'autres qui me disent que je suis bizarre, et d'autres qui demandent, avec des larmes dans les yeux, quand est-ce que mes soeurs vont revenir. Jamais, ai-je répondu. J'aurais pu tout aussi bien leur dire que le Père Noël était zoophile, elles auraient pas autant pleuré. Mais je m'éclate, sinon. Ils ont tellement peur de moi qu'ils m'obéissent au doigt et à l'oeil, même si je dois pousser une gueulante de temps en temps. Et d'autres essaient de me gruger. Mais j'ai tellement pas bossé dans ma vie que je repère ceux qui essaient de ne pas se faire repérer (vous suivez ?).


"Saint-Christophe, t'es pas venu me dire tes deux leçons.

- Mais, je, euh, ben...

- Allez. La comptine des limaçons et des escargots. Tout de suite."


Welcome here.



Bon, nouveau blog.
Peut-être le 7ème. Et puis sept, c'est beau, c'est le chiffre de l'éternité.
Je n'abandonne pas l'ancien, mais je voudrais que celui-ci soit un peu plus joyeux que le ramassis de déprimes que j'engrangeais dedans.
Nouvelle tête, nouvelle en-page, et moi qui croyais que ce serait simple, je me fourrais le doigt dans l'oeil.
Ce nouveau blog est là, simplement pour me permettre de raconter mon quotidien, plutôt que les quelques évènements horribles qui m'arrivent, par exemple, ma rencontre avec une araignée d'une envergure absolument ignoble (5cm de diamètre AU MOINS - en comptant les pattes - et je t'emmerde, toi qui te gausse devant ton écran).
Sinon, et parce que je pense que ça pourrait m'aider, je voudrais placer mes rêves, quelque part. Précisément, mes cauchemars. Qui ne sont pas des parties de plaisir, je peux vous le dire. Moi je préfèrerais rêver de petites choses mignonnes, j'sais pas, des cerises avec des yeux mais même pas. Ah, et mes dessins itou.
Allez, enjoy, mon quotidien peut être marrant aussi. Peut-être.